Forêt primaire Antenina

 

Résumé

Le site d’Antenina, dans la région du Vakinankaratra, Commune de Belanitra, figure parmi les rares vestiges forestiers du centre de Madagascar. La forêt primaire qui comporte encore une diversité faunistique et floristique intéressante subit une pression de plus en plus forte due essentiellement à la population locale qui cultive encore sur brûlis.

La Fondation Avenir Madagascar aide notamment à la protection de la forêt primaire, à la reforestation, à la diversification de la production agricole et piscicole et à la formation des paysans.

 

Historique et contexte

La vallée d’Antenina est une région très enclavée à l’est du Vakinankaratra où coule l’Onive, un fleuve qui serpente sur les Hauts-Plateaux avant de s’écouler sur la côte est. Elle est encerclée de montagnes et difficile d’accès : il faut plus de quatre heures de marche pour atteindre les premières maisons très dispersées dans le paysage.

En 2006, la Fondation Avenir Madagascar était approchée par des habitants de la vallée d’Antenina qui attendaient une aide pour la reconstruction d’un pont emporté lors de grandes crues l’an précédent, ouvrage essentiel pour accéder aux autres villages de la région.

Après rencontre avec une délégation des habitants, la Fondation est entrée en matière pour le financement de la reconstruction du pont et la préservation de ce site authentique de la ruralité malgache. Suite à une première expédition sur place, une étude du lieu par l’Université d’Antananarivo a été menée. Elle démontrait l’intérêt d’un investissement plus important de la Fondation sur place, car la région abrite encore de nombreuses espèces endémiques : six espèces de lémuriens, de nombreuses sortes d’amphibiens, dont deux espèces non encore identifiées sur l’île, une flore très riche et une forêt primaire en lambeaux.

La culture sur brûlis, pourtant interdite à Madagascar, y était encore pratiquée. Les agriculteurs, conscients de ce problème, attendaient une aide pour la diversification agricole, une autre approche de l’entretien des sols, une diversification des cultures vivrières et une aide à la reforestation.

Face à ces attentes, la Fondation Avenir Madagascar ne pouvait rester insensible et a engagé un jeune ingénieur agronome malgache pour définir les priorités avec la population locale et mener les premières formations, en fonction des besoins des agriculteurs. Deux autres fokotana (hameaux) ont demandé à faire partie du projet de reforestation et de formation agricole.

A force de rencontres, de contacts, de discussion et d’assiduité, Tahina, l’ingénieur agronome, a su se faire adopter par la communauté et se rend une fois par mois au moins pour poursuivre les projets sur place, avec les agriculteurs.

La Fondation a financé la construction d’une école secondaire dès 2009 pour permettre aux élèves de poursuivre leurs études sur place.

Les objectifs du projet, commencé en 2007, sont et restent :

  • La sensibilisation de la population à la préservation de leurs richesses naturelles
  • La protection de la forêt primaire et la mise en place d’un plan de gestion
  • L’aide directe aux agriculteurs pour la diversification agricole pour la production locale des denrées agricoles nécessaires à la population

 

Réalisations

Après les études préliminaires (relevés botaniques et faunistiques, accord du gouvernement, adhésion de la population), depuis 2012 les premières étapes du projet ont été réalisées, notamment :

  • La protection de la forêt primaire essentiellement par la sensibilisation de la population locale, la délimitation claire du secteur protégé et la mise en place d’alternatives pour satisfaire aux besoins locaux
  • La formation en agriculture de base : compostage, techniques culturales, gestion du sol, élevage, etc.
  • La mise en place de formations spécifiques (sylviculture, apiculture, cuniculture, etc.)
  • La diversification de la production agricole et piscicole (arbres fruitiers, compostage, rizipisciculture)
  • La reforestation des crêtes dans le but de réguler les apports en eau et de limiter le lessivage des terres arables (création de pépinières et plantations)
  • La reforestation dans trois fokotana : 20’000 arbres plantés en 2013, 40’000 en 2014
  • 40’000 en 2015, 65’000 en 2016, 43’000 en 2017, 45’000 en 2018 et le projet se développe depuis 2019 avec la participation de trois nouveaux villages à la reforestation

 

Développements à venir

Tout en poursuivant ces projets, d’autres défis nous attendent :

Reforestation

  • Mise en place et entretien de pépinières dans les trois autres villages de la Commune
  • Création d’une forêt didactique comprenant exclusivement des essences locales de grande valeur patrimoniale et biologique

Amélioration des techniques agricoles

  • Lutte contre l’érosion (culture en terrasses, haies vives, etc.)
  • Emploi de fertilisants (compostage, élevage, etc.)

Diversification des activités agricoles

  • Plantation d’arbres fruitiers
  • Plantation d’essences pour la fabrication d’huiles essentielles (Vétiver, Ravintsara, etc.)

 Activités piscicoles

  • Gestion durable des ressources existantes dans les cours d’eau proches

 

Actuellement, le projet de construction d’un barrage hydroélectrique est planifié dans la région avec une réalisation prévue pour 2023. Cette construction impactera fortement la région et obligera quelque 1600 habitants de la vallée d’Antenina à quitter leurs terres. La Fondation, qui est la seule ONG à travailler dans la région avec les paysans, a été mandatée par la population locale pour défendre ses droits.

La Fondation est en relation étroite avec les autorités locales, régionales et les mandataires de la construction, le Groupe Eiffage. Elle suit le dossier de très près et s’engage pleinement dans le projet de relocalisation de la population impactée.

 

 

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